On était bien, là, à se promener sur les routes d’Australie et de Nouvelle Zélande, emmenant notre « maison » partout avec nous, tels des escargots (surtout avec Regio). Puis tout d’un coup nous voilà en Amérique du Sud. Plus qu’une nouvelle page, c’est un nouveau chapitre de notre voyage qui s’ouvre. Le dernier. Et bien qu’on en soit toujours qu’au prologue, on l’entame avec une furieuse envie d’en savourer chaque phrase et chaque mot !


Bien qu’on reparte en mode « sacs au dos », comme on l’avait fait en Asie, on sait que seuls nos backpacks adorés seront communs avec ce qu’on a vécu de janvier à avril. Pourquoi ?

  • Parce qu’on a acquis de l’expérience. On a appris beaucoup durant nos quatre mois d’Asie, et les quatre mois et demi d’Océanie nous ont permis d’y repenser encore et encore (comme un souvenir de plus en plus lointain). On a ainsi pu faire le point sur la façon dont on avait géré ça ; sur les bons plans qu’on a trouvés, et les mauvais ; sur les manières de fonctionner qui nous plaisent plus, ou moins ; sur des situations stressantes par moment, qui se sont finalement bien passées, …
  • Parce que les cultures sont très différentes. Même si on est sur le nouveau continent depuis un semaine seulement, on commence à comprendre à quel point la culture varie. Peuples « indiens » ou andais ici, colonisés par les Espagnols, et depuis fervents catholiques ; peuples asiatiques ou indiens là-bas, colonisés par les Français ou les Anglais, et de confessions bouddhiste, hindouiste ou musulmane. La Différence se marque aussi dans la relation aux touristes. On garde bien sûr nos belles étiquettes sur le front, mais on se sent moins « harcelés », peut-être mieux compris ?
  • Parce qu’on le sent bien, nos estomacs seront moins bousculés dans leurs habitudes de bons belges. S’il est vrai qu’on ressentait régulièrement le besoin de manger « occidental » en Asie, on observe déjà que la nourriture ici se rapproche un peu plus de ce qu’on connaît, du moins dans les ingrédients de base, dans la manière de concevoir un repas … La nourriture est également plus variée, là où les plats asiatiques suivaient généralement le même schéma : viande en sauce et riz ou nouilles.
  • Enfin, parce que dans un coin de nos têtes, on sait qu’on est bien plus proches de la fin que du début. En Inde, quand on se représentait l’année à venir, elle pouvait nous paraître si longue. Maintenant, c’est l’Inde qui paraît si lointaine, et la Belgique si proche.


Et oui le temps file, mais ce n’est pas un scoop. Ceci dit, il s’est mis à filer encore plus vite lors du passage au chapitre 2. Quand notre voyage a pris une toute autre tournure avec les road trips et la vie en van. Mais le bilan n’en est que positif pour nous, puisque que cela signifie qu’on s’est adapté un fois de plus à un nouveau style de vie qui nous a plu. Bon OK, il faut reconnaître que sur la fin, on se réjouissait de retrouver de vraies chambres, avec des salles de bain juste à coté. Même si les vans nous apportaient une liberté incroyable sur nos destinations et la gestion de notre temps (pas besoin de se caler sur l’horaire d’un bus, de prendre un taxi pour se rendre à la gare), ils nous obligeaient à une certaine organisation dans la recherche d’une douche chaude, ou dans la préparation du souper alors que la nuit était déjà tombée. Comme quoi, chaque mode de voyage présente ses avantages et ses inconvénients, et pourvoir les enchaîner de la sorte nous permet d’autant mieux constater ces particularités.


C’est donc avec plaisir qu’on entame ce troisième chapitre de l’année. Et alors que nos têtes aimeraient que cela ne s’arrête jamais, nos cœurs font tout doucement entendre leur voix, en nous rappelant à quel point on sera heureux de retrouver nos familles, amis et proches à notre retour ...