L'aventure s'est poursuivie pour nous en Nouvelle-Zélande, pays qui nous a énormément séduit par la variété de ses paysages et par la concentration d'activités originales à y faire. Et encore, on n'a fait que l'île du Nord.


En très bref, on a loué un van, avec lequel on a voyagé 4 jours vers le sud et Wellington (la capitale), en longeant la côte ouest. On y rejoignait Laurane, amie de Fanny qu'on avait déjà retrouvée à Rangoon et Bangkok, et Mathieu, un pote à elle. Avec eux, on est remontés à deux vans vers Auckland durant 10 jours, en passant par le centre. Enfin, une fois nos deux amis repartis, on a encore circulé 4 jours tous les deux dans le Northland, péninsule au nord d'Auckland.


L'île du Nord est splendide, entre plages, collines, montagnes, zones volcaniques, et forêts. Du coup, on a axé notre périple sur la nature et on en a pris plein les yeux. On a par contre manqué un peu de temps pour découvrir la culture et les habitants du pays. La seule exception fut la visite du musée Te Papa de Wellington.

Cette visite nous a permis de prendre conscience que l’histoire de la Nouvelle-Zélande n’a rien à voir avec celle de l’Australie. En tant qu’Européens, on mettait les deux pays dans le même panier : deux îles « proches » aux antipodes de la Belgique, deux drapeaux qui se ressemblent (et pas qu’un peu), deux colonies britanniques qui gardent des liens étroits avec l’île-mère.

Si le colonialisme anglais date plus ou moins de la même époque, l’histoire antérieure est tout à fait différente. Les Aborigènes d’Australie ont vécu en nomades pendant 40 000 ans. Les Maoris de Nouvelle-Zélande sont au contraire arrivés du Pacifique au début du deuxième millénaire. Du peu qu’on en a appris au musée, et par opposition à ce qu’on a vu dans les musées australiens, les Maoris, qui sont d’origine polynésienne, sont une société beaucoup plus organisée, avec maisons, cultures, élevages, ... En apparence aussi, les Aborigènes et les Maoris n’ont rien à voir, ceux-ci ayant les traits communs aux populations des îles du Pacifique. Enfin, et même si nos observations sont brèves et incomplètes, la cohabitation entre Maoris et Européens semble plus douce et facile qu’en Australie.


Malheureusement, nos investigations ne sont pas allées beaucoup plus loin. On a quand même constaté que beaucoup de choses sont traduites dans les deux langues : le maori et l’anglais. Le maori nous a semblé être une langue assez douce, et parfois amusante (beaucoup de noms de localités sont des syllabes qui se répètent, du style « meremere », ou encore « katikati »). Enfin, un guide maori, lors d’une visite de grotte, nous a poussé la chansonnette, et c’était une berceuse aux sons et à la musique jolis. Notre bilan culturel ne va pas au-delà.


En ce qui concerne nos découvertes « naturelles », on a aimé :

  • Faire la route entre Hamilton et le Egmont National Park. La route sinue entre les vertes (mini) collines, que les troupeaux ont ciselées en escalier. A chaque tournant, une nouvelle vue, jusqu’à ce qu’on aperçoive, tout d’un coup, la mer de Tasman.
  • Découvrir le volcan Taranaki, mont isolé de 2 518 mètres, et se demander pendant très longtemps si la couche blanche qu’on voyait au loin était le sommet enneigé, ou un nuage… Jusqu’à ce qu’on arrive à la conclusion que ça devait être la montagne (vraiment moelleuse) vu que ça ne bougeait pas… Et finalement se rendre compte, une fois à son pied, que c’était bien une couche de nuages immobile vissée sur le sommet. Du jamais vu pour nous : le nuage suivait la courbe du mont, et n’a pas bougé pendant les 4 heures où on a été autour. On a aimé lutter contre le vent qui nous faisait tomber des caillebotis lors de notre balade.
  • Observer l’activité géothermique de la région de Taupo et Rotorua : le sol fumant du Cratère de la Lune, et partout ailleurs, les lacs fumants de Rotorua, les bassins de boue bouillonnants, les thermes d’eau chaude, ...
  • Pour Benoit, découvrir avec Mathieu ce qu’était le vrai Mountain Bike, à Rotorua. Tout comme cela se fait au ski, on monte au sommet (mais sans tire-fesse) puis on choisit la couleur des petits chemins par lesquels on redescend, en fonction de son niveau. Et on a l’embarras du choix.
  • Pour Fanny, pendant ce temps, passer la journée avec Laurane, et profiter de son super cadeau, un massage en institut sous une douche d'eau chaud.
  • Partir à la découverte du volcan Whakaari, petite île à 50 km des côtes néo-zélandaises. C’est le seul volcan maritime actif du pays, et le décors est juste magique.
  • Prendre notre pelle et creuser le sable pour se créer une piscine d’eau chaude, à Hot Water Beach. Bon, OK, on a piqué le trou abandonné par d’autres, mais l’expérience était particulièrement insolite. Dans le noir, face à l’océan Pacifique, le haut du corps dans le froid, le bas dans l’eau brûlante. L’eau sortait du sol bouillante, et il fallait faire attention à ne pas enfoncer ses pieds dans le sable au risque de les retrouver cuits!)
  • Découvrir l’existence des vers luisants. D’abord quelques uns, à Hot Water Beach, puis par milliers dans les grottes féeriques de Waitomo. Dans ces dernières, on est sur un bateau, et on se balade sous une voûte céleste incroyable. C’est une expérience hors du commun, quand tout le monde se tait sur le bateau, et qu’on n’entend que le bruit de l’eau sous l’embarcation. On a réédité l’expérience dans le Northland, avec l’exploration de deux grottes en autonomie, avec nos lampes frontales. Moins de vers qu’à Waitomo, mais s’enfoncer seuls sous la terre était extrêmement grisant. Coup de cœur pour la Waipu Cave, qu’on a explorées pieds nus, à la tombée du jour.
  • Voir, en différents endroits, la côte déchirée, entre rochers, plages de sable noir, estuaires, dunes et nuages.
  • Et puis surtout partager 10 jours de voyage avec Laurane et Mathieu !


Dans les plus petites choses qu’on a bien appréciées, et qu’on ne lit pas dans les guides, il y a :

  • Les vaches à grosses cornes et à fourrure brune ;
  • Les arbres dénudés à fleurs rouges (Bombax Centa ?) qui colorent le paysage ;
  • Les parties de belote, Uno, et zout avec Mathieu et Laurane ;
  • Les soupers gastronomiques avec eux ;
  • Les cascades à gauche à droite ;
  • Une nuit en refuge, lors d’une balade sur deux jours dans la péninsule de Coromandel ;
  • Voir des otaries à White Island (Whakaari) ;
  • La taille de l’île, qui contraste directement avec l’étendue de l’Australie, et qui rend les sites « proches » les uns des autres. Note parcours en zigzag en témoigne ;
  • La vie dans un van dans lequel on peut se tenir debout.


Enfin, dans ce qu’on a moins accroché, on liste :

  • Le prix de l’essence ;
  • Wellington, qui ne nous a pas particulièrement séduit ;
  • De se faire emboutir notre van de location. Les dommages furent limités, mais ça a généré de la tracasserie administrative et financière ;
  • Le recours à un tour organisé pour parcourir le Tongariro Alpine Crossing, soit « la plus belle randonnée d’un jour de Nouvelle-Zélande ». Si les bilans sont nuancés sur la balade en elle-même, on est tous (Laurane, Mathieu, Fanny et Benoit) d’accord pour admettre que l’organisation était vraiment médiocre. On a eu recours à ce tour parce qu’il fallait marcher avec crampons dans la neige. Comme aucun de nous n’avait d’expérience dans ce domaine, il nous a été fortement conseillé de ne pas entreprendre la randonnée seuls. Mais du coup, on a parcouru le chemin comme du bétail en transit, ralentis sans cesse quand on voulait avancer, et pressés quand on voulait s’arrêter (même un instant pour une photo). La guide n’était vraiment pas sympathique, et nous a gâché notre plaisir d’être dans cet environnement. La conclusion, comme souvent, c’est que les tours, si on peut les éviter, ça vaut mieux. Et que les crampons, ce n’est pas bien compliqué à utiliser.


En définitive, ces 19 jours de Nouvelle-Zélande ont été une expérience fascinante et enchanteresse. On a le sentiment d’avoir bien profité de cet endroit du bout du monde, et d’être partis en vacances dans notre périple. On a été super contents de retrouver/rencontrer Laurane et Mathieu, et on a eu le cœur serré de les laisser rentrer en Belgique.


On commence maintenant de nouvelles aventures en Amérique du Sud, en débutant par Santiago-du-Chili. Courte étape de quatre nuits, dans notre chemin pour le Pérou, qu’on rallie le 27 septembre.


Fun facts et autres considérations :

  • Le Tongariro Alpine Crossing parcourt une part du Tongariro National Park, riche de plusieurs volcans, dont le Mount Ngauruhoe, la montagne du destin dans le Seigneur des anneaux. Lors de notre randonnée, où on est monté à 1900 mètres, on a pu observer la plaine du Mordor. On a aussi pu voir magnifiquement le Mount Taranaki, sans sa couche de nuages, à 120 km de là.
  • Lors de notre visite du Mount Taranaki, on a décidé d’aller dormir à son pied, soit à environ 1000 mètres d’altitude. Le but était de jouir d’une belle vue, … qu’on n’a pas eue. Arrivés dans le nuage le soir, celui-ci était toujours là le matin, et on n’a vu que du blanc autour de nous.
  • Lors de temps de midi avec Laurane et Mathieu, Fanny dégotte un point de vue pour dîner. Celui-ci donnait...sur la centrale géothermique en contrebas, ce qui n’était pas dénué d’intérêt.
  • Fanny est passionnée par les avions et hélicoptères qui décollent/atterrissent. Benoit a découvert ça il y a quelques semaines. C’est moins joyeux quand elle se trouve dedans !
  • Laurane et Mathieu nous avaient promis du soleil, estimant qu’ils dégageaient une certaine aura l’attirant (le mois de septembre étant le plus pluvieux de l’année). Ils ont eu du soleil une bonne partie de leur trip sur l’île du Sud avant de nous retrouver, alors que l’hiver battait son plein. Force est de constater que, grosso modo, en leur compagnie, il a fait ensoleillé, alors qu’avant de les retrouver, et après les avoir quittés, on a eu de la pluie !
  • Benoit manquait un peu de condition physique pour sa journée VTT avec Mathieu, qui a un bon niveau. Évidemment, huit mois sans vélo, ça se paye. Du coup, pour la première ascension du jour, ça s’est joué au mental. Pour la seconde, Benoit a innocemment suggéré que, peut-être, éventuellement, si ce n’était pas trop cher, on pourrait faire comme tous les autres cyclistes présents et profiter de la navette, comme on prend un remonte-pentes. Mais Mathieu l’a rappelé directement à l’ordre en rétorquant « on va pas pas prendre la navette hein ! Allez, on y va ! ». Du coup, c’était reparti pour un tour, et Benoit a serré les dents. Mais la fierté était là quand ils sont arrivés au sommet en même temps que le bus.
  • L’activité volcanique impacte directement les régions concernées. Ça sent l’œuf pourri à plein nez partout dans Rotorua.
  • A Hot Water Beach, l'obscurité et l'engouement de Benoit pour creuser son trou et se plonger dans l'eau chaude lui on fait perdre de vue qu'on était sur la plage. Résultat, à la première grosse vague qui est venue chatouiller notre cratère de sables, ses flip-flaps, déposées de l'autre côté, de sont fait la malle.