Ca y est, nous sommes en Argentine. Nouvelle page à écrire. Et donc de faire le point sur


Que retenir de notre périple bolivien :


  • Notre itinéraire, pas très stratégique, s’est établi comme suit : La Paz, Cochabamba, Torotoro, retour sur nos pas pour aller à Sajama, Oruro (un après-midi de transition), Sucre, Potosi et Tupiza comme point de départ pour un tour dans le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni ;
  • A La Paz (capitale administrative et culturelle), on a retrouvé François, le cousin de Fanny, et sa copine, Agathe. 36 heures de plaisir ;
  • A Cochabamba (ville sympathique à visiter en une journée avant d’accéder au Torotoro), il y a, au sommet d’une colline, une statue du Christ de 34,20 m. Plus grande de 4,20 m que le Christ de Rio ;
  • A Oruro, (ville de transit située à 100 km de Cochabamba), il y a, au sommet d’une colline, une statue de la Vierge de 45 m de hauteur. C’est la plus grande du monde ;
  • Le Torotoro est célèbre pour ses traces de dinosaures et sa géologie complexe donnant des paysages fascinants. On y a même fait de la spéléologie (gentille) ;
  • Le Sajama est célèbre pour ses volcans culminant à plus de 6000 m, dont le Nevado Sajama lui-même, sommet de Bolivie (6542 m) ;
  • Sucre (capitale constitutionnelle) est une jolie ville coloniale ;
  • Potosi est la ville de 100 000 habitants la plus haute du monde. Elle possède la mine d’argent la plus riche du monde ;
  • Et puis il y a le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni, indescriptibles tellement c’est beau. On tombe à court de superlatifs. Mais on va quand même essayer de vous décrire ça (un peu plus bas) ;


De plus :

  • On a rencontré énormément de francophones en Bolivie, en faisant les parcs nationaux. On sympathise aussi plus vite, sentant déjà comme points communs l’amour des grands espaces et de la marche ;
  • On a ajouté six animaux à notre liste des nouvelles espèces vues pour la première fois : les lamas, les alpagas, les vigognes, les condors, les lapins des Andes, et les flamants roses. A dire vrai, il y en a eu d’autres, mais on n’a pas tout retenu. Voir un lama courir fait partie du top 10 des choses les plus drôles du monde.


En Bolivie, on a particulièrement apprécié de :

  • Découvrir le Sud-Lipez. C’est un des points d’orgue de notre voyage. On savait que faire le Salar d’Uyuni et le Sud-Lipez était un incontournable. On savait en gros à quoi ressemblerait le Salar, mais on n’avait aucune idée de ce que serait ce Sud-Lipez. Et quelle surprise. Sur trois jours à sinuer la région en 4X4 avec un guide et deux autres compagnons d’aventure, on a vu les paysages se succéder, et les merveilles naturelles s’enchaîner. On se trouve à plus de 4000 m. Il y a d’immenses étendues plates, tantôt parsemées de petites plantes et touffes d’herbe, tantôt carrément désertiques, sable et roche à perte de vue. Ces étendues sont entourées et entrecoupées de montagnes et volcans colorés allant jusqu’à 6000 m. Le rouge, le jaune, le bleu, le brun, le vert se mélangent au loin sur les flancs, auxquels il faut ajouter le bleu et le blanc du ciel. On passe d’abord par la Ciudad del Encanto, que nous estimerons être le plus grand château de sable du monde ; Plus loin, au-delà d’un col, on découvre une immense lagune peuplée de flamants roses. C’est époustouflant ; On continue, et cette fois c’est la laguna verde qui s’offre à nos yeux, plan d’eau turquoise au pied du volcan Licancabur ; On remonte vers le nord, la région est désertique, quand soudain, après un détour par les geysers (trous d’eau fumante et de boue bouillonnante aux couleurs incroyables), on découvre la laguna colorada, clou de ce périple à nos yeux. L’eau s’étalant sur 60 km², est de couleur rouge sang dans laquelle se sont glissés des bancs de borax blancs. C’est plein de flamants roses, il y a énormément de vent, c’est fascinant.
  • Découvrir le Salar d’Uyuni, et surtout l’île aux cactus qui émerge en son centre. Le Salar est fascinant par son étendue de blancheur. Mais se promener sur une île volcanique peuplée de cactus géants, le tout entouré de sel à perte de vue, est une expérience vraiment étonnante.
  • Profiter du côté paisible du village de Torotoro, sans Wi-Fi et avec une gentille ambiance, un bon café (servant des bières spéciales locales), et des nouveaux compagnons de voyage. On y a donc fait la rencontre de Damien et Marion, avec lesquels on voyagera quelques jours encore, en plus de faire toutes nos excursions et descendre toutes nos bières dans le Torotoro ;
  • Revenir sur nos pas pour visiter le parc national du Sajama, qu’on avait laissé de côté pour une question de météo, ce qui nous avait fendu le cœur. Étant la prochaine étape de Marion et Damien, on a décidé de les accompagner, pour notre plus grand bonheur. L’occasion de découvrir cette immense étendue située à 4200 m et entourée de volcans géants. L’occasion aussi pour Benoit de faire l’ascension de l’Acotango, culminant à 6052 m, en compagnie de nos deux compagnons français. Un beau challenge contre l’altitude (et le mal qui va avec) ;
  • Se poser à Sucre, et profiter de la quiétude de cette jolie ville coloniale ;
  • Enchaîner les bons restos à Potosi. Dont une fondue bourguignonne, miam ! ;
  • Voir apparaître un condor, lors de notre lever de soleil raté au Mirador del condor à Torotoro. Il est passé juste au dessus de notre tête et on a pu entendre le sifflement de l’air entre ses ailes. Il a été suivi de deux autres (ou il est repassé deux fois...) ;
  • Monter dans des bulles (téléphériques) à La Paz, sans neige en dessous de nous, mais des cholets (immeubles aux couleurs douteuses, surplombés d’un chalet de béton) bien kitschs ;
  • Prendre nos billets retour et matérialiser la perspective de vous retrouver tous ;


Ce qu’on a moins aimé, c’est de :

  • Devoir sacrifier de nombreux points qu’on avait pointés dans le pays, en raison du timing un peu trop serré malheureusement. Certains bondiront de leur siège en lisant qu’on a un timing serré. Disons qu’on a de nombreuses envies, et que toutes ne rentrent pas dans une année. Ainsi, adieu la forêt amazonienne, les missions jésuites et le parc national Amboró ;
  • Ne voir François et Agathe qu’un jour et demi, et quitter François malade la veille de son retour ;
  • Devoir acheter des tickets de bus à des Boliviens menteurs sur l’heure de départ, la présence de toilettes dans le bus, et le prix. Tout est bon pour refourguer son ticket de bus. En outre, pour Fanny, les arrêts-pipi n’étaient pas très fréquents ;
  • Se rendre compte qu’on n’est pas très originaux quand, dans le Sud-Lipez, on fait escale au même endroit que 30 4X4. Mais la beauté des paysage a effacé ce sentiment ;
  • Voir des enfants travailler. On en a vu aussi dans d’autres pays, notamment le Cambodge, et le Pérou. Ça serre le cœur ;
  • Devoir supporter un charlatan venu vendre, dans notre bus de Cochabamba, ses pilules guérissant tous les maux, et baratiner (ou plutôt laver les cerveaux) pendant une heure, avec son micro et son mini baffle crachotant dans nos oreilles, schéma du corps humain à l’appui, sur les effets stupéfiants de ses gélules et caramels. Et malheureusement voir beaucoup de gens croire à ces inepties et acheter ces gélules ;
  • L’accès parfois compliqué à certains endroits. Ainsi, pour aller à Torotoro, il faut nécessairement prendre un collectivo depuis Cochabamba. Les collectivos ne démarrant qu’une fois pleins, on n’est jamais surs de l’heure de départ (nous avons attendu notre 11ème personne pendant une heure, ce qui est apparemment très raisonnable). Et il nous a fallu 5 heures pour parcourir les 130 km de piste allant au parc. Idem pour le Sajama. Là on a eu plus de chance, on était les dernières personnes que d’autres attendaient depuis 1h30.


Fun facts et autres considérations :

  • Au Pérou comme en Bolivie, on voit encore assez bien des coccinelles (VW), ce qui donne un certain cachet aux rues ;
  • Notre guide dans le parc du Torotoro, lors de notre tour à la recherche des traces de dinosaures, s’appelait Dino. C’était pas de la frime, c’était vraiment un diminutif de son prénom ;
  • Lors de notre dernier jour au Sajama, nous avons dîné de pâtes, frites, viande de lama, tomates, et œuf. Il n’y a, en quelques sortes, qu’un plat du jour à prendre, sans savoir exactement de quoi il s’agit. Le soir, à l’hôtel, on nous a servi… des pâtes, des frites, du lama, et des tomates ;
  • A Cochabamba, alors qu’on traversait la rue, une voiture s’est mise à accélérer pour bien nous montrer qu’on lui coupait la route. Elle nous a frôlé sans ralentir, et son conducteur nous a crié deux ou trois noms d’oiseaux. Le feu était rouge pour lui ;
  • On ne cherche pas le confort absolu dans les hôtels. Mais parfois on est confronté à certains aménagements surprenants. Ainsi, à La Paz, on a eu une chambre avec fenêtre donnant… sur la chambre à côté. Fenêtre floutée, mais sans rideaux. Du coup, il a fait clair dans notre chambre une bonne partie de la nuit ;
  • On a profité d’une bonne réduction Booking pour s’offrir un hôtel avec spa. En sortant du sauna, alors qu’on allait se plonger dans le bassin d’eau froide, une employée est venue nous dire qu’il fallait se doucher avant. Les douches étaient elles bien tièdes ;
  • On a profité du délicieux menu d’un restaurant mexicain à La Paz. La déco était très riche et variée. Notamment un mur rempli de photos des Diables rouges et de titres de quotidiens flamands. On avait même droit à un buste portant le t-shirt noir-jaune-rouge Lorsque François a demandé au patron s’il aimait la Belgique, celui-ci a simplement répondu : « Non » ;
  • Les Boliviens, comme les Péruviens, chiquent des feuilles de coca jusqu’à ne plus avoir de place dans la bouche pour laisser passer l’air. C’est à peine exagéré tant certains enfournent ça comme on enfourne des M&M’s quand on a un paquet de 500 grammes en main. Pour info, il est illégal de ramener des feuilles de coca en Europe. Ici, on en met dans son thé ;