A peu de chose près, le délai d'alimentation d'articles double de fois en fois. Mais voici donc quelques nouvelles.


Dans cet article : glandouille à Goa, descente sur Fort Kochi, tour organisé dans le Kerala (Munnar, Periyar, Marrari Beach, Houseboat dans les backwaters), Bangalore.


Localité tranquille renseignée par Thomas et Laura, rencontrés à Jaisalmer, nous débarquons à Vagator, au nord de Goa (Goa n'est pas une ville, mais bien un état). On parle tant et plus de Goa, mais qu'est-ce qu'il y a tant à faire, est-on au bon endroit ? Il n'y a pas grand chose, si ce n'est un peu plus de touristes qu'ailleurs... Qu'est-ce qu'on manque ? En fait, on ne passe à côté de rien, Goa, c'est ça. C'est profiter, c'est le plaisir d'une plage propre et quasi vide (en ce qui concerne Vagator !), c'est le plaisir de trouver une cuisine un peu plus variée, un peu plus internationale aussi. On s'y pose donc 7 jours, où l'on alterne balades, plage, et repos (entre quelques coups de soleil...).


Seule exception à cette routine, une journée à scooter pour mieux voir les alentours, et qui nous confirmera que Vagator était un bon point de chute, ou en tout cas aussi paisible que bon nombre d'autres localités éparpillées sur la côte. Pour l'anecdote, Benoit se tracassait de savoir s'il fallait un permis spécial pour conduire un scooter, mais il n'a pas fallu dix minutes pour se faire arrêter par la police, et avoir la confirmation que "oui, il faut" (la règle semble un peu floue pour les permis B belges avant 2011), et il a fallu glisser 200 roupies dans la poche du fonctionnaire pour s'en aller, en espérant ne pas croiser de patrouille tous les carrefours. Pour le reste, ce fut une bonne expérience, pourquoi donc circulons-nous à vélo à Liège...


En vrac :

  • On a séjourné quatre nuits dans un hôtel avec resto végan. Pas si mal les menus proposés, mais pas de risque de nous convertir malgré tout.
  • On a retrouvé Carl, rencontré à Aurangabad, pour un resto, une journée à scooter, lors de laquelle il a décidé de nous accompagner à Fort Kochi, et du coup est venu passer la dernière journée et partager notre chambre la dernière nuit, par facilité.
  • Dans nos recherches de belles plages, on s'est retrouvé à contourner le fort de Chapora en longeant la mer, jusqu'à se retrouver bloquer par les rochers. Heureusement, on nous avait prévenu que c'était marée descendante, et qu'il fallait attendre pour passer. Finalement, ça ne descendait pas tant que ça, alors on est passé par l'eau, les sacs sur la tête. On nous regardait bizarrement, se demandant d'où l'on venait.
  • Goa fourmille de belles églises blanches, et de petites chapelles un peu partout. Ça change de tout ce qu'on a vu jusqu'ici, même si l'hindouisme est toujours présent.
  • Il y fait bon vivre. La circulation est plus aérée, les klaxons un peu moins fréquents (ça sonne quand même beaucoup, rassurez-vous), et il y a moins de déchets partout. La plage où l'on allait était d'ailleurs nettoyée, et était munie de poubelles !
  • Cerise sur le gâteau, les 66cl de bière coutent environ 0,95€


Nous avons ensuite pris un train de nuit pour fort Kochi, dans le Kerala, où l'on est resté 2 nuits. Petite ville portuaire sympa, animée, pas mal de touristes. Il y fait beaucoup plus chaud qu'ailleurs. On a eu aussi droit à notre première grosse drache (à l'exception de quelques gouttes à Goa le jour du départ).


Il y a plein de belles choses à voir dans le Kerala, et on sent notre temps se réduire avant de décoller pour la Birmanie. Du coup, par facilité, on souscrit à une offre de la guesthouse dans laquelle on séjourne : un trip de 6 nuits avec voiture et chauffeur. Si la formule ne nous plait pas excessivement - c'est beaucoup de voiture, avec un chauffeur qui klaxonne à tout va, ne parle pas anglais - elle nous permet de voir plusieurs partie du Kerala dans un temps limité, et cela nous permet de nous laisser guider plutôt que d'organiser au jour le jour, ce qui est chronophage. Après Goa, il nous fallait un peu de repos.


Bref, on a vu Munnar et ses plantations de thé, où l'on a fait une journée de balade, ce qui valait franchement la peine, on a poussé jusqu'au parc national de Periyar, c'était loin courir pour pas grand chose, mais quitte à y être, on a pris positivement ce qu'on pouvait y faire, on a profité (un peu, voir ci-après) de la plage de Marari, et on à passé un superbe après-midi et une nuit dans un houseboat, sur la backwaters.


En vrac :

  • Munnar est une petite ville située dans les western ghats, qui culminent à 2700 mètres. On y cultive beaucoup d'herbes et d'épice, mais surtout du thé, ce qui donne au relief un aspect très particulier et très joli, les verts buissons moutonnant un peu partout.
  • On s'est baladé parmi ces buissons et avons pu aussi observer des plantations de cardamome, ainsi que de nombreuses plantes (café, cacao, citronnelle, insuline, noix de muscade, poivre, vanille, jackfruit, papaye,...)
  • Periyar est un lac artificiel autour duquel on peut observer plusieurs animaux dont des éléphants. Le seul moyen que l'on ait trouvé pour le parcourir est une croisière en gros bateau deux niveaux rempli d'Indiens bruyants et sur lequel on doit porter un énorme gilet de sauvetage orange. On a quand même vu des éléphants, d'autres cervidés et bovins sauvages, de beaux panorama, et c'était plaisant d'être sur l'eau.
  • Benoit s'est cassé un orteil contre le pied du lit. Ça impacte un peu le quotidien mais ne modifiera pas le trip.
  • Marari Beach n'arrive pas au niveau de Goa. Les circonstances étaient peut-être moins favorables aussi pour en profiter, entre Benoit qui ne sait plus marcher, Fanny malade, les heures de routes en zigzag. La plage et l'eau sont aussi beaucoup moins propres. Vu nos états, on n'ira même pas se baigner le second jour.
  • Les backwaters sont des canaux qui relient la mer à divers lac, et dont le courant s'inverse selon les marées. Ils sont remplis d'eau saumâtre. Les Indiens y pêche, cultive du riz, ou des crevettes (selon le moment de l'année), et sans doute beaucoup d'autres choses qu'on n'a pas comprises. On peut y observer pas mal d'oiseaux, et profiter du calme et de l'ombre des cocotiers qui bordent l'eau. On a donc fait une petite croisière en bateau non-motorisé, dans lequel on a dormi le soir. C'était vraiment une chouette expérience.
  • Comme une touriste italienne l'a dit à Benoit, le Kerala, c'est le "Disneyland de l'Inde". C'est propre, riche, beau. Il faut nuancer, mais c'est vrai qu'il y a moins de pauvreté, de mendicité, que l'on voit moins de déchets partout, et plus de campagnes de sensibilisation à ce sujet, que l'on voit aussi plus de belles maisons. C'est très vert, très fleuri, il fait très chaud, les gens, dans l'ensemble, paraissent un peu plus tranquille qu'au nord.
  • Il y a, comme a Goa, voire davantage, des églises un peu partout. Les religions se mélangent sans difficulté semble-t-il. On construit même encore de nouveaux lieux de culte.
  • Le Kerala est très communiste, les drapeau et affiches de propagande sont partout.
  • On s'interroge pas mal sur les différences culturelles entre les Indiens et nous. Il apparaît quand même qu'ils font preuve d'une certaine indifférence, et qu'ils s'offusquent peu. Dans certaines situations, cela pourrait se traduire par "ils n'en ont rien à foutre de...". Évidemment, on n'est pas très bien placés pour juger de ça, nos contacts ayant été limités, mais dans la vie de tout le jours, cela s'observe :
  • dans la conduite, on ne voit jamais d'énervement, de geste obscènes, de "road rage". Ils foncent tous, dépassent à tout va, se faufilent n'importe comment dès qu'il y a un ralentissement, mais trouvent tout à fait normal de voir un (encore plus) impatient s'imposer devant eux dans une file, de voir quelqu'un arriver face à eux, sur leur bande, dans une manœuvre de dépassement insensée, de ralentir pour laisser passer des dizaines de véhicules qui n'ont pas la priorité, etc. C'est une espèce de sérénité difficile à comprendre pour nous, dans ce chaos.
  • De la même manière, dans leurs discussions et interpellations (pour demander le chemin par exemple, et bien qu'on ne comprenne pas la langue), ils semblent de pas s'encombrer de formules de politesse, et l'agressivité du ton sur lequel une information semble être demandée n'émeut pas l'interlocuteur.
  • Est-ce cette indifférence qui permet à une église, une mosquée et un temple hindou de coexister si bien ? Est-ce qu'on ne voit pas la part immergée ? Bref, quelques réflexions, comme ça...


Enfin, nous avons pris le train pour Bangalore, d'où nous nous envolerons dans deux jours. En attendant, c'est repos forcé à l'hôtel pour Benoit.


Fun facts :

  • Durant notre visite du parc du Periyar en bateau, un jeune garçon indien (une dizaine d'année) se trouvait assis devant nous. Il semblait cependant plus subjugué par les deux blancs derrière lui que par les éléphants et autres animaux à quelques mètres du bateau. On se sentait juste un peu mal à l'aise avec ces deux yeux immenses qui nous fixaient à 80 cm ...
  • Les indiens (enfin les hommes indiens) ont tendance à beaucoup fixer Fanny, et cela se ressent particulièrement lorsqu'on est dans un lieu public à l'arrêt (par exemple dans une gare). Le pire, c'est qu'ils ne s'en cachent pas, quitte à se tourner un peu vers elle pour mieux l'observer. Elle a bien essayé de les fixer à son tour pour leur faire comprendre à quel point ce comportement peut mettre mal à l'aise, il n'ont pas du tout l'air de comprendre.
  • Lorsque nous sommes arrivés dans notre houseboat, les membres de l'équipage nous ont installés et nous ont offert un jus de fruit. Nous avons sorti notre jeu de cartes sur le pont. Mais rapidement, on est venu nous tendre un téléphone. Après de longues minutes à essayer de comprendre ce que notre interlocuteur nous voulait, il s'est avéré que nous étions sur le mauvais bateau, au mauvais endroit. Une heure de tuk-tuk plus tard (notre chauffeur était déjà parti et l'agence ayant organisé notre périple n'a pas semblé bon de le rappeler), nous avons enfin pu prendre le large.
  • Après avoir dégusté un délicieux repas sur notre houseboat, nous avons décidé de profiter encore un peu de l'air frais (enfin pas si frais que ça) en rédigeant nos journaux de voyage respectifs. De nombreux invités surprise sont alors joints à nous, insectes en tout genre, lézards, araignée tissant sa toile et même un énorme rat ... Heureusement la porte de la chambre fermait bien !
  • A Goa, lors de notre excursion au fort de Chapora, nous avons mangé une pastèque entière pour le diner. Juste une pastèque. Enfin les dernière bouchées étaient quand même difficiles à faire passer ! Et en parlant de repas, celui qui aura certainement fait plus sensation à Goa fut les pâtes carbonara de Fanny. Retour aux sources !
  • Lors de notre première soirée à Munnar, nous nous sommes retrouvés à souper avec les personnes de notre guesthouse. Tous des francophones. De temps en temps, ça fait du bien de pouvoir avoir des conversations sans se creuser la tête pour chercher ses mots d'anglais.