Nous sommes à Aurangabad, et partons ce soir pour Goa, en bus de nuit.


La dernière dizaine aura été ponctuée d'expériences et visites marquantes : un trek dans les montagnes entourant Mount Abu, la visite des grottes d'Ajanta et d'Ellora, et l'impression du "déjà-vu" au mini Taj Mahal d'Aurangabad (ou le Taj de l'homme pauvre).


Mount Abu est une station de montagne au sud du Rajasthan, dans une petite chaine (la plus vieille du monde nous a-t-on dit) abritant le point culminant de l'état. On y a fait un trek d'un jour et demi avec un guide, qui nous a mené dans ce sanctuaire isolé, loin des motos, des klaxons, et des plastiques. Les paysages sont magnifiques : comme la chaine est étroite, on a presque toujours vue sur la plaine, 1000 mètres en contrebas, et l'on est entouré en permanence d'immenses blocs de granit qui émergent du sol comme des icebergs, prenant des formes insolites laissant libre cours aux imaginations fertiles (un éléphant par ci, un cobra par là,...)

Ce trek est ponctué par la traversée de deux villages, véritables oasis dans ces décors. Maisons misérables entourées de verts champs, ces villages sont occupés par des indiens semi-nomades, qui vivent dans des campements rudimentaires 7 mois sur 12, selon les besoins de leur bétail (quelques vaches).


On passera la nuit dans une de ces maisons (notre guide ne semble pas trop préparé, et se prend un petit stress quand, au deuxième village, il ne trouve personne à qui demander l'hospitalité). Il est difficile d'imaginer vie plus différente de la nôtre, en regardant les deux ados qui nous accueillent (les parents étant au campement à 30/40 minutes de marche, plus bas dans la montagne). La vie tourne autour du feu et de la préparation des repas, dans une simplicité absolue. Pas d'eau, pas d'électricité, pas de fantaisie.


Le lendemain, on croisera le campement familial, qui se révèle être une grotte entourée de quelques barrières.


Après une transition par Ahmedabad, puis 20 heures de trajet en train en transitant par Bombay, on arrive à Aurangabad.


On visite Bibi Qa Maqbara, le Taj du pauvre. Il ne s'agit pas d'une copie conforme, mais d'un authentique mausolée s'inspirant grosso modo de l'original. C'est comique de refaire les mêmes photos, et de se balader autour, comme il y a 20 jours. L'ensemble reste impressionnant, même si délabré, et de matériaux moins prestigieux (tout n'est pas fait de marbre blanc). Là-bas, on est particulièrement sollicités pour poser avec les Indiens. Après avoir demandé à l'un d'entre eux de nous tirer le portrait devant le mausolée, il nous demande de nous asseoir sur un banc à côté de sa famille. S'en suit une volée de clics, et pas seulement de sa part. Tous les Indiens du périmètre s'y mettent. C'est ça être des stars.


Enfin, suite aux recommandations de Sylviane (raison pour laquelle nous avons fait escale dans cette ville), nous avons visité les grottes d'Ajanta et d'Ellora, temples Bouddhistes, Hindouistes et Jaïns creusés dans la roche, certains datant d'avant notre ère. C'est superbe, les sculptures sont pour certaines, époustouflantes, et certaines grottes abritent encore des peintures magnifiques. Les grottes sont nombreuses, et on prend le temps de se perdre, d'explorer chaque recoin, et de mitrailler. L'image la plus marquante, en dehors des peintures d'Ajanta, reste le temple n°16 d'Ellora, qui est immense. C'est le "Petra" d'Inde. Il est aussi envahi de touristes.


On fera la visite d'Ellora avec Carl, d'Alaska, personnage tranquille et posé, assez comique, qu'on retrouvera la soirée pour un resto.