En arrivant à Alice Springs, on a retrouvé les feux rouges, la circulation (légère) et les commerces. Première étape : la lessive. Et là, surprise ! Il y avait un van blanc garé à coté de nous et Benoit le regardait un peu curieux de voir les différences d’aménagement par rapport au nôtre. Le conducteur est sorti et est venu vers lui en disant : « Tu es de Liège, non ? T’étais à Saint-Servais ». La mémoire de Benoit était un peu moins performante que la sienne, mais il s’agissait donc de Giuz, un an plus âgé, qui venait aussi de Liège, et qui voyage avec sa copine Stéphanie, qui était elle un an au-dessus Benoit en fac de droit. Du coup, échange d’expériences, de conseils (on est assez preneurs, on n’a pas l’impression d’en avoir beaucoup à donner…). Et on se promet de se retrouver le lendemain pour partir à la découverte des Westren MacDonnell Ranges.


On les quitte ce soir là, car on a promis à Élodie, Michaël, et leurs deux enfants de les rejoindre pour la soirée. C’est une petite famille bretonne qui voyage aussi pour 6 mois en Australie, en van. Le courant est plutôt bien passé lors de notre rencontre au camping gratuit de Yulara, et on avait bien envie de les revoir. Du coup, on fait escale dans notre premier camping payant, à quelques kilomètres d’Alice Springs. Pour un prix astronomique (enfin de notre point de vue de backpackers), on aura accès à un mauvais emplacement, mais surtout aux douches qu’on rentabilisera le soir, et le matin ! De plus, et c’était bien là l’objectif, on passe une très chouette soirée nos compagnons de voyage.


Cette nuit-là est la plus froide annoncée. On s’est réveillé de froid les deux jours précédents, mais cette fois-ci, on annonce même des températures en dessous de zéro. Du coup, on sort les sacs de couchage, et on s’emmitoufle au mieux.


Le lendemain, comme convenu, Giuz et Stéphanie nous retrouvent sur la route des MacDonnell, et l’on va se promener aux gorges d’Ormiston. Magnifique balade, mais infestée de mouches. Le soir, toujours à quatre, on amène nos vans dans une aire de camping gratuite superbe, où l’on passera une belle soirée. Les températures remontent, le froid est derrière nous.


Le lendemain, retour vers Alice Springs par étapes pour visiter Ochre Pits, une carrière où les Aborigènes extrayaient leurs couleurs pour se peindre le corps (entre autres), Ellery Creek Big Hole, où l’on a vu quelques fêlés se jeter dans l’eau gelée, et le passage de Simpsons Gap, avec sa colonie de wallabies vivant dans les blocs de rochers effondrés.


De retour à Alice Springs, on prend nos quartiers dans le parking de la piscine pour trois nuits. Cela ne devait en durer qu’une, mais la découverte de la bibliothèque, la reprise de la natation (il faut bien justifier notre présence sur le parking, même si on s’y gare 12 heures avant l’ouverture), et les difficultés pour obtenir une carte de banque (cfr. Fun Facts) nous ont fait profiter plus longuement que prévu de cette bourgade perdue, non sans nous déplaire.


Enfin, le 9 au soir, le van rempli de tout ce qu’il faut pour vivre plusieurs jours en autonomie, on s’en va vers le nord, pour une longue traversée qui nous amènera jusqu’à Darwin. La route se révélera cependant nettement moins désertique que celle du Nullarbor entre Perth et Port Lincoln, ou encore entre Port Augusta et Alice Springs.


Ainsi, au nord de Tennant Creek, on tombera par hasard sur un petit lac artificiel charmant, avec paons, canards, oies et douche gratuite. Un petit havre de paix dans la sécheresse du centre. A Mataranka, et puis juste à côté, à Bitter Springs, on sautera dans les sources d’eau chaude, au milieu d’une végétation bien différente de celle croisée depuis notre arrivée. Rebelote à Katherine, avant de piquer vers les cascades du Lichfield National Park, et enfin de terminer dans l’eau de mer, au « Waterfront » de Darwin. Eh oui, avec les crocodiles et les méduses, pas question de se baigner dans la mer, alors la ville a aménagé une sorte de piscine d’eau de mer filtrée.


On a particulièrement bien aimé :

  • revoir Elodie, Michaël, et leurs deux enfants. Comme évoqué ci-dessus, le contact était bien passé lors de notre rencontre à Yulara. Au point d’entreprendre une démarche active pour les recroiser, et ne pas compter que sur le hasard. Ainsi, à Alice Springs d’abord, puis entre Mataranka et Darwin où on a fait chaque étape avec eux, on a partagé de très bons moments de baignade et de longues soirées de papote. Les enfants se sont vite familiarisés avec nous, et les parents avaient une philosophie et une expérience qui nous ont beaucoup plu. Bref, une rencontre qui nous aura marqué et qu’on espère bien réitérer de retour sur le sol européen ;
  • découvrir les Western MacDonnell Ranges, en compagnie de Giuz et Stéphanie, et surtout passer une nuit dans un camping gratuit en bord de rivière, au milieu du relief des MacDonnell. Enfin un camping plus charmant qu’un bord de grand route. L’air de rien, on n’en avait plus trouvé depuis le Winninnowie et Dough. Le chemin pour y accéder était un petit challenge pour Regio, mais il l’a relevé avec brio ;
  • aller nager à la piscine d’Alice Springs. Ça fait du bien de reprendre le sport ;
  • tomber, par hasard, sur la « cérémonie d’ouverture » de la « Tatts Finke Desert Race », célèbre course de bolides qui s’étale sur deux jours dans l’outback et qui démarre et revient à Alice Springs. On avait l’impression d’être dans le coup, à déambuler avec les locaux et les nombreux touristes venus pour l’occasion. En tant que backpackers vivants dans un van, il n’est pas toujours aisé de s’intégrer aux locaux – on se contente d’ailleurs assez bien de notre huis-clos avec Regio – mais là, on s’est agréablement fondu dans la masse, pour quelques heures seulement, à choisir dans quelle échoppe on allait manger, et observer les différents stands d’art.
  • plonger dans les eaux chaudes de Mataranka, et surtout de Bitter Springs. Si à Mataranka, il y a un bassin aménagé, Bitter Springs a été maintenu à son état (presque) initial de rivière tropicale sauvage. Aqualibi peut se rhabiller, même si le courant est moins fort : ici, on se laisse descendre avec au gré des flots, au milieu des nénuphars, des poissons, des tortues, mais aussi des araignées géantes et d'un petit serpent.


Fun facts et autres considérations :


  • A Alice Springs, on est censés prendre livraison de notre carte de banque, pour le compte ouvert à Port Augusta, et pour lequel le banquier, vu notre qualité de voyageur, a promis de nous faire expédier tout ce dont on aurait besoin à l’agence qu’on lui renseignerait. Problème, la carte est partie à l’adresse de contact qu’on avait renseignée, soit chez Pierre Defourny (ami de Benoit), à Canberra. Cela aurait été trop beau si ça avait fonctionné. Du coup, on demande à Pierre de nous la renvoyer à l’agence d’Alice Springs, à laquelle on se présente donc. Evidemment, à l’accueil, ils nous disent qu’ils ne l’ont pas, et qu’on devrait voir au « management » du centre commercial (l’adresse que Benoit a fournie à Pierre est ambiguë, et il se peut que la carte ait atterri au centre commercial duquel dépend l’agence, ou à la poste. On s’y plie, mais rien de chaque côtés. Benoit veut retourner à l’agence, pour signaler qu’on n’a rien trouvé ailleurs, et leur suggérer de mieux chercher. Après 10 minutes de fouilles par le banquier du back-office, celui-ci retrouve l’enveloppe, avec notre précieuse carte. Le banquier avait l’air encore plus content que nous.
  • En observant les étoiles, on a vu une grande boule de feu traverser le ciel. On imagine que c'est une météorite. Mais il faut savoir que le centre de l'Australie est une zone très réputée pour l'observation des OVNI.
  • A Katherine, dans l'eau chaude, on tombe sur deux autres Belges, de Gent. On échange un peu, en anglais. A la grande surprise d'Elodie et Michaël, qui étaient à côté, et qui prenaient lentement conscience de la singularité de la Belgique, et qui n'en revenaient pas qu'on communique en anglais avec de "chers compatriotes".